Migas Chelsky vient du collage et pour cette raison, Migas se sent bien plus à l’aise à devoir rassembler et ordonner des éléments épars dans une composition esthétique qu’à démarrer un tracé sur une toile immaculée (pratique qu'il adopte pourtant avec ses dessins qu'il entreprend toujours de manière aléatoire).

Migas aime les amoncellements de vieux éléments (objets qui ont vécu ou détritus émouvants), les boîtes à trésors, les greniers, les brocantes, voire les poubelles. Il est fasciné par les matières fatiguées, patinées : la ferraille attaquée par la rouille (qui donne des couleurs si extraordinaires !), le bois, le cuir etc.

Quand Migas réalisait ses photomontages, Migas puisait dans des piles de revues, des boîtes de photos ou de morceaux de photos classés arbitrairement par thèmes ou par couleurs, des éléments qu'il tentait de rapprocher pour qu’il se passe quelque chose au niveau du sens et de l’esthétique. Cela se faisait en suivant une idée ou en la recherchant.

Aujourd’hui, Migas fabrique des maisons délabrées, abandonnées, isolées sur et avec du carton ondulé. Migas aime ce matériau pour sa « générosité » : sa matière et ce qu’il m’offre quand il est dénudé, lacéré, froissé, percé… et puis il y a de la dérision dans ce carton !

A côté des maisons, Migas crée des êtres hybrides avec ses dessins, des personnages grotesques composés de bric et de broc avec ses figurines et ses masques assemblés de matériaux divers.

Migas travaille sur des thèmes qu'il essaie d’explorer à la frontière de la réalité et de l’imaginaire en adoptant, au départ, des images simples enfantines comme les bonshommes, les maisons, les arbres…

Le point de départ des maisons Migas Chelsky, c’est l’évocation, à la fois d’un lieu isolé, abandonné, désolé, triste et pauvre et celle d’un refuge, d’un abri, d’un lieu de cachette, de fuite . Chaque baraque est une âme qui renferme une histoire, des secrets, des peines et des regrets et peut-être quelques doux souvenirs. Chaque Baraque est l’ébauche d’un portrait.